Caroline Achaintre (FR), Armin Alian (IR), BLESS (AT, DE), Ulla von Brandenburg (DE), Susanne Bürner (DE), Berta Fischer (DE), Wiktor Gutt / Waldemar Raniszewski (PL), Sofia Hultén (DE), Annette Kelm (DE), Jochen Lempert (DE), Alexandra Leykauf (DE), Sonya Schönberger (DE), Anika Schwarzlose (DE), Daniel Steegmann Mangrané (ES/BR), Vera von Lehndorff / Holger Trülzsch (DE)
Prenant la biologie comme point initial, les œuvres de l’exposition explorent les processus mimétiques fondés sur la compréhension de l’autre et l’empathie pour son vis-à-vis. Elles présentent des techniques d’assimilation à un contexte donné ; abordent la dissimulation et la disparition d’animaux et d’êtres humains ; dupent notre perception via le trompe-l’œil.
On pense généralement que ces mécanismes d’adaptation peuvent présenter un avantage pour l’organisme en question. Cependant, dans son essai « Mimétisme et psychasthénie légendaire », le sociologue Roger Caillois soutient que, contrairement aux idées reçues, les animaux se fondent dans leur environnement non pas pour leur propre bien, mais par désir mythologique de dissolution dans le monde. Les œuvres de l’exposition interrogent cette relation entre l’intention pragmatique de devenir autre et l’émancipation de cette finalité même. Après tout, une véritable empathie n’est viable qu’en l’absence de but. La capacité à faire cette distinction est la clé du développement d’une identité propre.
Le psychanalyste Gohar Homayounpour déclare dans Contre l’empath«isme»: “Le mot clé d’une véritable empathie réside dans la « séparation », dans la capacité essentielle à reconnaître la différence. Sinon, je ne fais qu’apprendre à vous connaître pour vous attaquer, pour vous manger. Car mon narcissisme insatiable a besoin d’être nourri encore et encore.”
Les œuvres de Mimicry—Empathy négocient de diverses manières la formation des identités par le biais du mimétisme expérimental. Les visiteur·ses sont invité·es à découvrir des images de soi dans le miroir de l’exposition.
Mimicry-Empathy est un projet qui peut prendre différentes formes selon les lieux où il est présenté. Montré pour la première fois en 2018 à la Fondation Lajevardi à Téhéran sous la forme d’une exposition accompagnée de projections, d’ateliers et de conférences, il a été suivi en 2020 par un livre éponyme. Le projet développera de nouvelles formes dans d’autres lieux.
Tour Panorama | Friche la Belle de mai, 41 rue Jobin, 13003 Marseille
crédit image : Sofia Hultén, Grey Area, 2001. Vidéo, 9 min. boucle. Courtesy Sofia Hultén et Daniel Marzona, Berlin