La Rose de Jéricho

Aurélia Zahedi

Commissariat : Clelia Coussonnet
| Producteur : Institut des Cultures d’Islam
20 janvier – 30 juin 2024

Aurélia Zahedi
La Rose de Jéricho
à l’ICI, Institut des Cultures d’Islam

Entre dessins, sculptures, photographies, peintures, installations et performances, Aurélia Zahedi développe depuis plusieurs années un travail consacré à la Rose de Jéricho, plante immortelle errant au gré du vent pour s’ouvrir au contact de la pluie rare et précieuse qui fait fleurir le désert. En Palestine, aux côtés des Bédouins de Nabi Moussa, l’artiste compose un récit protéiforme explorant avec force et poésie les mythes de la Rose et sa terre déchirée par la folie des hommes. Dans l’atmosphère intimiste du hammam de l’ICI, l’exposition convoque la force de l’imaginaire comme dernier rempart à l’oubli alors que les croyances, l’oralité et la mémoire oscillent entre surgissement et effacement.

Une programmation pluridisciplinaire accompagne l’exposition : cérémonie de la Rose par Aurélia Zahedi qui entrelace botanique, sacré et prose, conférence sur l’accès à l’eau en Cisjordanie, film à la rencontre de jeunes femmes palestiniennes, rencontre littéraire, conte et concert à l’occasion du Ramadan, ciné-goûter, atelier artistique pour les plus jeunes…

À propos de l’artiste

Aurélia Zahedi est une artiste plasticienne diplômée de l’école Supérieure d’Art d’Avignon (en 2011) et de la Villa Arson à Nice (en 2013).

De 2016 à 2017, elle poursuit ses études avec un post-diplôme Offshore au sein d’un programme de recherche appelé « création et mondialisation » à Shanghai (Chine). En 2018, elle obtient le Prix Nopoto pour La Rose de Jéricho, ainsi qu’une bourse de l’Institut Français dans le cadre d’un projet international avec le soutien de la région Nouvelle Aquitaine. En 2021, elle obtient la bourse Fanak Fund pour la mobilité des artistes au Moyen-Orient, et la bourse Ekphrasis de l’ADAGP. Entre 2018 et 2022 elle co-fonde la Maison Auriolles, lieu de vie et de recherche.

Exposée en France et à l’étranger, Aurélia Zahedi a également eu l’opportunité de faire plusieurs résidences. Elle développe au fil des années des compétences en matière de scénographie et de commissariat d’exposition, qu’elle exécute aussi bien pour ses expositions que pour celles d’autres artistes. Ses recherches l’amènent également à faire des interventions dans le cadre de conférences. Sa pratique, quant à elle, lui permet d’illustrer des publications et de publier ses textes.

À propos de la commissaire

Clelia Coussonnet est commissaire d’exposition, chercheuse, éditrice indépendante et auteure. Sa pratique s’intéresse à la manière dont les cultures visuelles abordent les problématiques politiques, sociales et spirituelles de manière différente ou complémentaire par rapport aux autres disciplines. Sa principale ligne d’exploration est de comprendre comment se forment les savoirs, compris dans un sens large et inclusif, et comment ils sont transmis, réinterprétés et actualisés, utilisés pour informer un agir et être-au-monde différent. Elle apprécie la mise en place de projets interdisciplinaires en dehors des circuits artistiques traditionnels et dans des espaces peu ou pas utilisés pour accueillir des projets culturels.

Sa recherche s’articule autour de la botanique politique et des relations de pouvoir, avec les expositions Effet de Serre, Farah Khelil, au sein d’une serre rénovée pour l’occasion dans le Parc du Belvédère, Tunis, Tunisie (2021); Planted in the Body, MeetFactory, Prague, République Tchèque (2021) ; Ground Control, Bildmuseet, Umeå, Suède (2020) ; Leave No Stone Unturned [Remuer la terre], Le Cube, Rabat, Maroc (2019) et Botany under Influence, apexart, NYC, USA (2016).

Par ramification, elle plonge dans les environnements fluviaux et marins en étudiant la liquidité, la toxicité et la contamination, ainsi que la manière dont les polluants se superposent, via des projets comme Breaking Water, CAC Cincinnati, USA (2022); Spoiled Waters Spilled, Les Parallèles du Sud Manifesta 13, BNM, Marseille, France (2020) et Au loin les signaux, al lou’lou’, chantiers navals de l’Anse du Pharo, Marseille, France (2017).

Aurélia Zahedi, Vase lacrymatoire. ©ADAGP, Paris